UN LONG CHEMIN QUI MENE A L’EXPERTISE.

160

Un peu d’histoire :
 
Pour la CGT du CPN, les graves problèmes de souffrance au travail que rencontrent de trop nombreux salariés sont bien directement issus de choix organisationnels et stratégiques imposés par la Direction de notre établissement.
C’est un constat incontournable partagé par les agents dans leur quotidien au travail.
Il y est question de la complexité de l’organisation dans la mise en place des pôles, de l’éloignement géographique  de la hiérarchie en regard de la réalité que vivent les agents, de la multiplication des procédures fonctionnelles, du contexte économique mais aussi du management pervers.
Lors de la création (le 30.09.2004) par la Direction d’un groupe de travail chargé d’étudier les conséquences de l’usure professionnelle, la CGT s’était engagée a y participer.
Il nous semblait en effet que pour les salariés en détresse, une solution même très temporaire, pouvait permettre d’éviter le pire.
Or dans la feuille de route, piloté par la DRH, il n’était pas question de parler de l’organisation ou des choix de l’établissement autres que ceux imposés par la Direction.
Aujourd’hui force est de constater qu’il ne peut y avoir de solution durable dans ce contexte.
 
Un constat :
 
Depuis 2004, malgré le groupe de travail sur l’usure professionnelle, le nombre de CHSCT, les absences pour maladies, les appels au secours des unités fonctionnelles ont explosé.
Il y a de plus en plus de souffrance dans notre établissement. Ce sont des personnes à bout qui régulièrement viennent trouver les élus de la CGT pour parler longuement de leurs difficultés, expliquant les vexations du « manager », racontant comment elles se sentent considérées par leur hiérarchie, malheureuses, presque coupables de ne pas correspondre aux objectifs institutionnels.
Cette souffrance au travail n’est pas admissible.
Certes ce ne sont pas tous les salariés du CPN qui viennent ainsi parler de leur souffrance mais il y en a de plus en plus.
 
L’objectif que nous nous sommes donné à la CGT :
 
Nous estimons que ce n’est pas notre rôle d’accompagner la politique de pilotage sur la souffrance au travail mise en place par la DRH.
Nous refusons que nos élus et mandatés soit exposés à ces situations inextricables, que la Direction leur refuse d’aborder les organisations du travail, les objectifs intenables, les heures passées au travail,…
Lors du groupe de travail sur l’usure professionnelle du 15 juin 2009, la CFDT et FO ont rejoints l’analyse de la CGT : à savoir, piloter eux même une démarche visant à s’attaquer aux phénomènes de souffrance au travail.
Les 3 organisations syndicales ont mandatés leurs élus au CHSCT afin de désigner un expert.
Les représentants du personnel au CHSCT constatent qu’il est urgent d’agir face à l’ampleur du phénomène et des risques avérés pesant sur la santé physique et mentale des travailleurs.
C’est pourquoi, conformément à l’art. L.4614-12 du code du travail, le CHSCT décide de recourir à un expert afin d’aider et d’appréhender, identifier et évaluer les risques.
Lors du CHS CT extraordinaire du 3 Février 2010, le vote unanime des élus au CHSCT a désigné le cabinet « Emergences » pour mener à bien une expertise sur les causes de la souffrance au travail.
 
Mandat est donné au secrétaire du CHSCT (CFDT) assisté d’un membre CGT et FO pour prendre toutes les dispositions nécessaires à l’exécution de cette décision, notamment prendre contact avec l’expert désigné et éventuellement d’engager toutes les procédures administratives ou judicaires pour défendre les intérêts des salariés…
L’expertise n’est pas une fin en soi.
L’analyse qui en ressortira doit nous permettre de mettre en place les outils « du mieux être au travail. »