Mise en chambre d’isolement et contentions Pratiques à interroger

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Extraits :

  • « des limitations à la liberté d’aller et venir d’autant plus durables pour chacun que dans ces unités, la brièveté et le caractère épisodique de la présence médical ne permettent pas de les réévaluer autant que de besoin », 
  • « pratique habituelle du maintien de certains patients dans leur chambre fermée de jour et de nuit », 
  • « les équipes de soins se montrent dans l’ensemble attentives aux patients mais bien que volontaires, elles sont démunies et constatent que la faiblesse de la présence médicale alimente la logique d’enfermement », 
  • « en moyenne, plus de 35 chambres d’isolement sont occupées chaque jour sur les 46 que compte l’établissement, certains patients y étant à demeure » Aussitôt, la Ministre de la Santé s’est saisie de l’affaire et a donné à l’établissement un délai de 6 mois pour se mettre en conformité avec les recommandations du CGPL.

Pour la CGT du CPN, cet exemple doit nous interroger également sur ce qui se passe dans notre hôpital : serions-nous exempts de tout reproche en cas de visite du CGLPL ? la Direction et la communauté médicale envisagent-elles de prendre des mesures ?, ….
La CGT avait interpellé lors du dernier CHSCT le chef de pôle du PGN sur certaines pratiques de mise en chambre d’isolement, rappelant à son bon souvenir les discours qu’il avait tenus avant l’ouverture du NBH sur le caractère exceptionnel des isolements ….
Aujourd’hui, les signalements ENNOV même sous-déclarés nous éclairent et ne peuvent pas être mis sous le tapis.

L’article 72 de la loi Santé qui demande aux établissements de mettre en place un registre centralisé des isolements et contentions ne peut en aucun cas être l’unique réponse à cette problématique.
Les représentants des usagers (UNAFAM en tête) ont déjà communiqué sur les mises en chambre d’isolement (maintenant rebaptisées chambres PSI dans le langage technocratique de nos dirigeants)

Le collectif des 39 composé de plusieurs psychiatres mène lui aussi depuis plusieurs années un combat et a lancé un appel « «la sangle qui attache tue le lien humain qui soigne »
http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=8182

Un débat doit être mené au CPN mais il doit surtout viser à définir ce qu’il faut a minima pour travailler mieux en psychiatrie.
En effet, et c’est là où la réaction de la Ministre de la Santé est égoïste, si on supprime l’isolement et la contention, reconsidérera-t-on les moyens humains alloués à la psychiatrie pour recréer du lien ou leur préférera-t-on le retour de la camisole chimique ?, ….
La politique de rigueur pratiquée par nos gouvernants joue aussi malheureusement pour une grande part dans les constats opérés par le CGPL, les représentants des usagers et les professionnels de terrain.
Il faut d’urgence remettre le patient au coeur des préoccupations et en finir avec l’austérité imposée aux hôpitaux !