CME du 19 mai 2022 Le compte rendu de la CGT

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Une CME où sont décrits de grandes souffrances, un épuisement professionnel et un désenchantement de l’exercice médical à l’hôpital. Ainsi sont ressortis des mots peu communs dans la bouche des participants : « Comment on fait pour tenir bon ? », « hémorragie », « parcours du combattant », « chair à canon », « perte de sens au travail », … !!!

Tout débute avec l’annonce du départ du Dr BEAU pour officiellement retraite, il sera dorénavant remplacé en CME par le Dr BISCH et le Dr CRIVELLI reprend sa place au GHT.
Annonce également du départ du Dr LE DUIGOU, Dr SENSE, et du Dr JAMAIN…

Puis la présentation d’une étude sur la ligne d’astreinte des urgences en Pédopsy car les consultations ont augmenté de 375% depuis leur création !
La Direction leur propose une étude précise sur les besoins et les ressources !?
Il lui est répondu que l’étude sur les besoins est déjà faite, il est urgent maintenant d’avoir des actes !
La Directrice Générale met en avant que l’étude montrera en détail l’activité et des situations qui pourraient être reportées. Elle propose de renforcer d’IDE ce service pour réaliser les consultations avancées et ce par le financement d’un FIOP entre 16h et 0h. Peut-être IPA ???

Pour palier à l’exode et la souffrance de nos médecins, une sous-commission « Politique d’attractivité et de prospective des emplois médicaux » s’est mise en place.
Le bilan de leur première rencontre est élogieux tout en restant « sobre » :
• Tous les médecins sont en difficulté,
• Notre établissement est richement doté or les ETP débordent largement sur le périmètre de territoire,
• Le COVID et la guerre en Ukraine engendrent encore plus d’activité et ont mis en exergue que nos limites d’accueil sont atteintes,
• Il est urgent que pour les recrutements, et pas que, les droits des médecins soient mieux connus et expliqués sur tout ce qui concerne leurs primes, le temps de travail additionnel, le temps de repos… Ils rappellent qu’ils n’ont pas de jours de congé enfant malade.
• Il est souligné le caractère optionnel de la parole médicale dans les choix d’activités,
• de trop nombreux trajets multi-sites,
• Une mauvaise relation avec le BPEAS qui engendre une surcharge de travail et des patients leur sont parfois imposés,
• Les délais de RDV, comparés au libéral, ne sont pas bons et engendrent une course aux consultations et une perte de sens au travail,
• Les jeunes arrivants souhaitent des postes à responsabilité, or ceci ne se fait pas sur le CPN.

Cette sous-commission est en recherche de solutions et va s’appuyer sur 3 axes :
• Une meilleure politique RH,
• L’amélioration des éléments de service, comme par exemple, la dictée vocale réclamée depuis seulement 5 ans et toujours en attente !!!,
• Une coordination médicale et un local à disposition afin d’échanger plus facilement.


L’inquiétude est grande au vu du nombre important de départs qui est supérieur au nombre de médecins formés.
Ceci remet en question la continuité des soins.
Il faudrait une action rapide de la part de la Direction pour espérer garder les médecins encore présents, qui portent l’hôpital à bout de bras !

Il ressort également que l’attractivité médicale doit se faire sur des facilités à vivre, avec une crèche qui priorise leurs enfants (bon courage maintenant que la Direction a confié à LPCR une délégation de service public !), des places de parking sur les sites afin d’arrêter de perdre un temps fou car multi-sites… et aussi des services comme des courses livrées sur site ou une Poste…

L’importance est également mise sur la manière d’accueillir les internes, car ils n’ont plus de temps pour eux. Ceci se ressent car le plein d’internes n’a été pas fait sur la région (Ceci est historique !!!)
Une Direction consternante qui se dédouanera et plaidera sa bonne foi de par l’embauche de Faisant Fonction d’Internes sans aucune limite.
Largement contredit par des médecins qui lui demandent de relire des échanges de mail !!!
Ils dénoncent des heures supplémentaires non-payées et non-récupérées.

La Direction des affaires médicales se cachera lamentablement derrière le fait que ce temps de travail additionnel ne peut être payé car ce n’est pas le bon moment pour étendre Chronos au corps médical. Pas avant 2023 !!!
Pourtant ceci est réglementaire. Tout simplement hallucinant !
La CGT leur rappelle qu’avant Chronos, les plannings se faisaient sur Excel et ne demandaient pas le triple de temps en secrétariat !?
La CGT souligne également que cette situation fait suite à des choix politiques opérés par le passé qui ont fait souffrir et malheureusement dévastent encore les paramédicaux avant eux.
La Direction Générale botte en touche et reconnait quelques difficultés mais elle renvoie au projet social et refuse de rentrer dans la « sinistrose ». L’été a été prévu … !

Ceci ne calme pas l’assemblée qui interroge sur le fait que Nancy soit moins attractif que des petits hôpitaux en termes d’intérim. De plus, à chaque fois qu’ils cherchent, ils ne trouvent aucune annonce/publication pour le CPN.
L’été s’annonce catastrophique et des vacances seront annulées. Tout ce qui est annoncé est loin de la réalité de terrain. La politique de casse du service public est mise en avant. Une demande d’aide et de transparence est souhaitée auprès de nos tutelles.

Pour finir de remonter le moral des troupes, il est présenté la situation dramatique de l’Hôpital Psy de Fains-Veel (qui a récemment fusionné avec Bar-le-Duc)
D’ici peu, cet hôpital va se retrouver sans psychiatre Adultes et avec seulement 2 psychiatres enfants (Un psy adultes souhaite reprendre la Pédopsy suite au départ d’un médecin de 81 ans !!!).
Il n’y a plus d’internes non plus, les lieux de stage sont fermés et ont perdu l’agrément.
Par contre, la situation paramédicale est bonne.
La CGT interroge et s’inquiète sur l’offre de soins restant disponible sur ce territoire et les répercussions éventuelles sur notre établissement. La Direction se veut rassurante … !

Cette CME se finit par la lecture d’une motion CGT contre la criminalisation de nos patients.
Motion rejointe et partagée par l’assemblée et qui a fait l’objet également de leur côté de nombreuses interventions de Syndicats de psychiatres.