Situation dans les services pendant l’été La CGT écrit au Directeur

105

Les représentants des personnels n’ont eu de cesse de dénoncer l’équilibre précaire dans lequel se trouve notre hôpital : la gestion des effectifs à flux tendu, la culpabilisation des agents, la mise en avant du contexte budgétaire pour justifier l’organisation du travail en vigueur au CPN sont autant de causes aboutissant inéluctablement à l’usure professionnelle et à la montée de l’absentéisme chez nos collègues !
 
Cet hiver avait déjà annoncé la couleur avec son lot de rappels à domicile, de changements de planning à la dernière minute, ….
C’est pourquoi, très tôt, lors du CTE du 25 février 2014, nous vous avions interpellé pour évoquer les tensions dans les services, les menaces planant sur les congés d’été (on nous annonçait déjà à l’époque que les mensualités de remplacement ne seraient pas systématiques et certaines tentatives voyaient le jour pour supprimer un des weekends sur la période de congés de 3 semaines dont doivent bénéficier les agents !)
A nouveau questionnée lors du CTE du 24 juin 2014, la Direction nous affirmait que « des mensualités de remplacement ont été prévues pour cet été et le pool de suppléance renforcé »
 
A l’heure actuelle, la réalité est la suivante : les agents n’en peuvent plus, l’absentéisme explose, les remplacements ne sont pas suffisants. Cela oblige les cadres à déployer une énergie considérable pour trouver des solutions dans un premier temps en interne pour souvent au final être contraints de rappeler les agents à leur domicile … !
 
La période estivale est en principe un moment salutaire permettant aux professionnels de se ressourcer, de se retrouver en famille, ….
Aujourd’hui, force est de constater que cela n’est pas toujours l’évidence pour les soignants de notre hôpital.
Ce constat nous inquiète fortement à l’heure où il est dans vos projets de travailler sur la qualité de vie au travail et sur la prévention des risques psychosociaux.
Les professionnels sont usés des conditions de travail qu’ils subissent, de la réduction des effectifs, de la perte de sens de leur travail, ….
Comment soigner les autres quand l’employeur n’est même plus en mesure de prendre soin de ses personnels ?
 
Pour notre organisation syndicale, cette situation est tout bonnement inadmissible et incompréhensible !
Le CPN ne se trouve pourtant pas en déficit financier et les diverses réorganisations en cours (PRISME, ENVOL/BONFILS) entraînaient selon vos calculs un « sureffectif » de plus de 30 agents !
Comment en est-on arrivé à cette situation déplorable qui frise la paralysie de notre hôpital à la moindre absence non-programmée ?
 
La CGT vous demande donc de redresser la barre rapidement pour permettre à tous les agents de bénéficier de leurs vacances en août et septembre. (Nul besoin d’attirer à nouveau votre attention sur l’obligation légale faite à l’employeur de préserver la santé des salariés …)
 
La CGT a également demandé un bilan au CHSCT du 23 septembre prochain pour nous éclairer sur les éventuels  dysfonctionnements survenus au cours de cette période estivale. Ce sera l’occasion de dégager tous ensemble des solutions pour tenter de remédier à cette situation délétère qui ne satisfait personne, que l’on soit agent ou cadre, et qui est incompatible avec la qualité des prises en charge que la population attend légitimement d’un hôpital public !
 
Consciente que l’organisation et les conditions de travail actuelles découlent aussi des efforts imposés aux hôpitaux par le gouvernement et l’Agence Régionale de Santé, la CGT se refuse à adopter docilement une attitude de co-gestionnaire de la crise qui détruit l’Hôpital Public en l’asphyxiant !
Ne mettons pas en péril notre hôpital pour céder à une politique de santé qui ne s’articulerait qu’à travers la réduction des dépenses publiques et au détriment de l’humain !
 
La CGT vous demande ainsi d’ouvrir rapidement le débat autour de certains projets inquiétants déjà annoncés pour la rentrée :

  • la réorganisation ENVOL / Bonfils et le devenir des personnels en « surnombre »,
  • la réduction de la capacité en lits du CPN et son impact sur les personnels (effectifs de fonctionnement et de grève, affectation et mobilité des agents, augmentation annoncée de l’activité des C.M.P, …)
  • l’impact sur notre hôpital des déclarations contenues dans la future loi Santé qui annoncent l’obligation de construire des groupements hospitaliers de territoire (nature du regroupement CPN – St Nicolas – Ravenel,  mutualisation de certaines fonctions et conséquences sur l’emploi, rôle du CPN dans le projet de clinique privée,  … ?) 
Vous comprendrez, Monsieur le Directeur, qu’au vu de ces enjeux, les questions des agents sont nombreuses et que leurs représentants sont en droit d’obtenir des réponses franches et précises lors des rencontres Syndicats / Direction. Le dialogue social passe aussi par là !
 
Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos salutations syndicales.
 
                                                                                                  Pour le bureau de la CGT,   
                                                                                                  le secrétaire,
  
                                                                                                  Emmanuel FLACHAT