Projet de clinique privée de psychiatrie La CGT rencontre l’Agence Régionale de Santé

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Depuis plus de 100 ans, le CPN remplit ses missions de service public et est même fer de lance d’une psychiatrie moderne et innovante. Pour preuve, les réponses à de nombreux appels à projet, le choix d’implanter dans notre hôpital une UHSA, …
La lecture du Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens signé entre l’ARS et notre Direction n’évoquait nullement des manques pouvant justifier la concurrence d’une clinique privée. Il y était plutôt question de réduction de la D.M.S., de fermetures de lits au long cours avec une réorganisation des services Prisme et de la géronto-psychiatrie, la programmation d’un basculement de notre activité qui devait passer progressivement de 60 % d’hospitalisation à 60 % d’ambulatoire, …
 
Aujourd’hui, l’ouverture d’une clinique privée de psychiatrie nous laisse plus que perplexe :

  • quel est le but recherché par l’ARS ?
  • quels impacts sur notre budget (déjà annoncé comme amputé de 265 000 € par an sur 4 ans) et sur l’enveloppe régionale psychiatrie, le tout dans un contexte de réduction des dépenses de Sécurité Sociale pour compenser les baisses de cotisations patronales récemment accordées ?
  • quelles conséquences pour l’emploi public car l’activité du CPN en sera forcément impactée ? La concurrence et les réductions budgétaires entraîneront mathématiquement une fermeture de lits publics donc un réajustement des ratios ETP / lits dans notre hôpital et des suppressions de postes !
  • pourquoi une telle attaque à peine voilée contre le CPN ? 
Après avoir cherché à nous rassurer sur une maladresse dans la mise à l’ordre du jour du 18 mars d’un simple projet pas encore abouti, l’Agence Régionale de Santé a affirmé que les groupes privés (SINOUE et ORPEA CLINEA) ayant démarché le CPN l’ont fait sans aucun mandat ni légitimité.
Il ne faudrait donc pas s’inquiéter !?
 
Après plusieurs interpellations CGT sur le peu de crédibilité accordée à leurs propos, l’A.R.S nous assène au coup par coup certaines informations édifiantes :
  • à sa prise de poste, le nouveau Directeur de l’ARS s’est étonné de ne voir aucune offre privée dans notre région et a donc contacté des opérateurs privés (mais juste pour discuter sans aucune arrière pensée, bien sûr !)
  • les usagers et les psychiatres libéraux se seraient plaints à l’A.R.S du cas de nombreux patients atteints de troubles anxio-dépressifs qui refuseraient d’être hospitalisés dans notre établissement à côté de fous dangereux, de psychopathes, … !!! 
  • Ces patients dans le meilleur des cas se soigneraient dans des cliniques privées en région parisienne, voire à l’étranger.
  • l’A.R.S n’affiche aucune préférence entre le public ou le privé, l’’essentiel étant de répondre aux besoins de la population !
Pour la CGT, cette méconnaissance voire ce mépris affiché à l’égard de l’hôpital public et de ses professionnels est INACCEPTABLE !
La CGT a rappelé qu’à l’origine, la Clinique intersectorielle avait été ouverte pour accueillir les patients dépressifs. Le CPN est donc parfaitement en mesure de faire ce que certains voudraient confier à des opérateurs privés. D’ailleurs, l’unité C du NBH ouvrant le 16 avril n’a-t-elle pas été prévue pour ce type de patients ?
 
La CGT dénonce aussi le fait que c’est en dégradant les conditions de travail dans notre établissement que certains usagers pourraient être tentés d’aller vers le privé : ce n’est pas un choix ni une demande de leur part !!!
C’est le même débat dans l’éducation entre école publique et école privée….
 
Nous avons réaffirmé que le CPN avait à la fois les compétences et les bâtiments pour dispenser à la population les prises en charge qu’elle est en droit d’attendre, le tout bien sûr à condition que nos budgets ne soient pas réduits chaque année !
La CGT a pu démontrer également à l’A.R.S. la diminution de lits de psychiatrie puisqu’en 2005, le CPN comptait 363 lits et qu’au 1er janvier 2013 (après l’ouverture de 42 lits à l’UHSA), nous n’en avions plus que 362 !
Aujourd’hui encore, on ferme des lits en psycho-gériatrie (Archambault), au Prisme, dans la filière Réhabilitation (projet de ne faire plus qu’une unité de 22 lits en remplacement d’Envol et de Bonfils, ….)
Comment s’étonner alors que la population ait l’impression que le CPN manque à ses missions de service public … ?
 
La psychiatrie publique actuelle est bien la résultante d’une politique savamment orchestrée pour faire la part belle au privé et permettre à l’Etat de se désengager massivement !
De plus, il va bien falloir trouver quelque part les nouvelles exonérations de cotisations patronales promises par le 1er Ministre… en diminuant encore plus l’enveloppe Sécurité Sociale qui nous finance ! Donc à ce moment-là, comment s’étonner que le privé soit sollicité?
 
En dépit des belles promesses de l’ARS (concertation, écoute, consensus, …) qui pourraient satisfaire certains, la CGT ne croit pas un seul instant que ce projet de clinique privée sera remis en question sans l’opposition massive des élus, syndicats et usagers.
La CGT fait donc le choix de s’inscrire dans une démarche offensive et vous invite dès maintenant à vous opposer à l’ouverture de lits privés de psychiatrie en Lorraine.
Signez notre pétition et rejoignez-nous ! Parlez-en autour de vous !
Nous avons déjà réussi dans l’unité (médecins, syndicats et Direction) à faire reculer l’A.R.S. une première fois.
Gardons le cap et ne cédons pas d’un pouce !
Si on se laisse embobiner, le projet verra le jour et les conséquences seront terribles tant pour les personnels que pour les usagers !
 
Mesdames et Messieurs les directeurs, délégués territoriaux et autres chefs de projet de l’A.R.S., la CGT défend l’hôpital public et ses professionnels qui ont toutes les compétences requises pour mener des prises en charge de qualité !
Donnez-nous les moyens de travailler et de continuer à soigner dignement !