EVALUATION : CE QU’IL VA FALLOIR COMBATTRE

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Aujourd’hui, le Ministère ouvre une phase d’expérimentation jusqu’à fin 2013 permettant aux établissements de supprimer la note dans la perspective d’introduire la prime au mérite.

La CGT va vous expliquer dans cet article comment cela se passe par exemple dans les hôpitaux de l’Assistance Publique à PARIS :

L’entretien annuel affiche désormais clairement la notion d’objectifs individuels.

Jusqu’alors, la notation ne faisait que témoigner de l’implication des agents sans remettre nullement en cause les statuts ou les qualifications.

A présent, chaque année, l’entretien devient le lieu où sont remis en cause les savoir-faire des agents évalués.

La Direction peut ainsi décider de la transformation des compétences des agents dans un secteur de travail selon ses besoins. Il lui suffit de demander aux cadres de sélectionner les agents méritants et d’orienter les autres vers des formations (formatages ?) leur permettant ainsi de rentrer dans la grille de compétences désirées.

De plus, l’agent devient le seul responsable de sa pratique professionnelle sans qu’il ne soit tenu compte des autres facteurs (organisation du travail, sous-effectif, absence de formation, …)

Les comptes-rendus d’entretien nuisent aux agents et permettent à la Direction de régler certains problèmes.

Par exemple, un agent ayant des heures supplémentaires est un agent qui s’organise mal, il sera donc mal noté. Résultat ; cet agent ne marquera plus ses heures sup’ pour être bien vu et avoir une bonne prime.

Concernant le montant des primes, la disparition de tout cadre relatif à l’ancienneté et au grade génère des situations d’inégalités de traitement (un cadre peut considérer qu’à grade et ancienneté équivalente, un agent est sur un poste plus valorisant qu’un autre et moduler ainsi à sa guise le montant de la prime)

Concrètement, nos collègues parisiens font état d’un bilan très négatif :

  • individualisme exacerbé et perte de la notion d’équipe,
  • délation entre collègues,
  • difficultés pour faire fonctionner les CAPL (révision de note, avancement, …),
  • opacité du système,
  • une perte financière pouvant atteindre 1 100 € par rapport à la prime " ancienne formule "

La CGT condamne fermement ces dérives et demande l’arrêt immédiat de ces expérimentations.

La CGT rappelle que le seul objectif des fonctionnaires hospitaliers est de garantir aux patients une prise en charge de qualité dans le cadre des missions de service public.

Nous rejetons formellement tout système d’évaluation calqué sur les modèles des entreprises privées.

Le soin n’est pas une marchandise ou un produit financier !

Ces systèmes ont dramatiquement fait leurs preuves en terme de souffrance au travail et de compression des effectifs (ex : France TELECOM, La Poste, …)

Restons vigilants et mobilisons-nous pour refuser ces pratiques au CPN !