DEREGLEMENTATION DES PROFESSIONS DE SANTE Le gouvernement avance doucement

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Même si aujourd’hui, de nombreuses directions d’hôpitaux sont en dehors du cadre légal en autorisant par exemple les aide-soignantes à distribuer des médicaments (compétence exclusive infirmière), pourquoi déréglementer à ce point les professions de santé ?

Pour la CGT, la réponse est évidente.

Depuis l’arrivée de François HOLLANDE à la tête du pays, aucun changement ni remise en cause de la loi HPST n’a été opérée : la conception marchande de la santé perdure, les politiques d’austérité et de rigueur s’installent durablement, les restructurations et fermetures d’hôpitaux se poursuivent, …

Il est donc tentant de poursuivre la " réingénierie " des métiers de la santé, en légitimant toutes procédures dérogatoires qui permettraient à la fois de générer des économies en terme de masse salariale tout en répondant aux demandes des patients.

La CGT dénonce ces pratiques qui sous couvert d’une pseudo-reconnaissance des infirmiers et des aide-soignants légalisent des pratiques illégales et morcellent les professions en réduisant les agents à des rôles de faiseurs d’actes techniques.

La pénurie de médecins est un problème lié à une politique de santé publique défaillante depuis de nombreuses années : ce n’est pas aux autres professionnels de gérer la crise, c’est au gouvernement !

Que ce soit du côté médecin, infirmier ou aide-soignant, personne ne sortira gagnant : les grilles de salaires des professionnels acceptant ces coopérations resteront les mêmes !

Il est question à l’avenir de revoir les formations mais rien n’est dit sur la mise en place de spécialités infirmières reconnues pécuniairement.

Gardons toutefois en mémoire l’exemple des infirmières anesthésistes, pourtant revalorisées, qui se mobilisent régulièrement pour dénoncer leurs conditions de travail : remplacer des médecins mais à quel prix et pour quelle reconnaissance ?

Telle est la question qui doit être posée et guider la réflexion au CPN.