22 mars 2012 LA CGT DEPOSE UNE MOTION A L’ADRESSE DE LA SECRETAIRE D’ETAT

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Nous voulons vous rappeler que la psychiatrie, ce n’est pas que de belles vitrines vides de personnels, des caméras dans les chambres, des barrières à l’entrée des CHS, des vigiles privés pour assurer la sécurité, des discours stigmatisant l’infirmier et le malade, des protocoles pour formater les mentalités !
La psychiatrie, c’est aussi du lien entre les personnes, du savoir partagé, une expérience professionnelle que l’on veut transmettre, de l’humanité dans nos pratiques et une richesse d’expériences multiples qu’il faut sauvegarder.
 
La psychiatrie ne doit plus se résumer à la tarification à l’acte, à la lutte des chefs de pôles, au plein pouvoir du directeur, à la fermeture de lits, à la destruction d’emplois, à l’augmentation de la charge de travail.
 
Madame la Secrétaire d’État, sachez que les salariés n’acceptent pas :
      –    la remise en cause des 35 heures et le non-respect de leurs droits, 
      –    la non revalorisation des qualifications,
      –    le blocage des salaires, des promotions,
      –    le « management inhumain » des ressources humaines, 
      –    la maladie mentale vue uniquement sous l’angle de la molécule chimique,
      –    de voir primer l’intérêt des laboratoires pharmaceutiques sur nos pratiques cliniques,
      –    d’entendre décréter par la voie présidentielle que le fou est un individu dangereux,
      –    la suppression d’un poste sur deux de fonctionnaires partants à la retraite (RGPP),
      –    le financement des nouvelles structures de soins par des suppressions de postes soignants
 
Les salariés et la CGT vous rappellent à vos responsabilités sur :
      –     la dégradation des conditions de travail dans notre établissement,
     le manque de reconnaissance,
     l’augmentation de la charge de travail,
     les effectifs à flux tendu,
     l’atteinte à la vie privée des agents qui se caractérise par un rappel sur leur temps de repos,
     l’augmentation de la souffrance au travail avec des conséquences sur notre santé,
     le glissement des tâches au détriment des qualifications.
 
Madame la secrétaire d’État, votre venue en grandes pompes dans notre établissement pour l’inauguration de l’UHSA, ne doit pas faire oublier la politique de casse des services publics et le démantèlement de notre Sécurité Sociale que votre gouvernement entend continuer après les élections.
Madame la secrétaire d’État, dites à Monsieur Sarkozy que les salariés du CPN veulent travailler dans la sérénité, ils ne veulent plus être les otages de l’événement médiatique, ils ne veulent pas être pris pour responsables des dysfonctionnements graves de notre établissement, ils refusent d’être les boucs-émissaires d’une misère psychosociale dont votre politique porte les fruits.
L’honneur républicain que vous nous faites par votre présence aujourd’hui au CPN ne manque pas de nous toucher, pouvons-nous espérer que cela ne reste pas qu’un effet de posture médiatique en des temps de campagne électorale ?
 
C’est aux salariés et aux usagers d’en décider !
 
                                                                                                                      Laxou, le 22 mars 2012