Ce qui fait consensus dans tous les établissements que nous avons pu contacter, c’est que la priorité est de maintenir la continuité du travail, quoi qu’il en coûte !
Aucun travail sérieux n’a été effectué par les directions pour tenter de limiter les flux en donnant par exemple la priorité au télétravail. De nombreux collègues des services administratifs, des secrétaires, des professionnels de services dont l’activité sur le terrain peut être envisagée en télétravail, …, se voient imposer de travailler en présentiel.
En termes de protection des professionnels, il nous est encore signalé des difficultés pour les établissements à fournir notamment des masques FFP2 dans des cas qui pourtant ne devraient pas prêter à débat (cluster chez les personnes âgées à 3H Santé, soins en pédopsychiatrie au CPN lors de poses de sondes naso-gastriques, …)
On demande à nos collègues, cas contact ou testés COVID+ de ne pas s’isoler et de continuer à travailler avec le masque !!! Le principe de précaution et le contact-tracing sont clairement mis de côté.
Le constat d’un manque de personnels et de l’exode massif des soignants, aides-soignants, personnels éducatifs, cet été et à la rentrée est désormais incontestable.
Nos établissements sont en grande difficulté pour attirer et fidéliser les professionnels.
Des hôpitaux nous ont fait état de démissions par dizaines, de ruptures conventionnelles, on ne compte plus les postes vacants (CHRU de NANCY, CH de Lunéville, CPN, Ars,…et au CH de PAM où il y a carence d’aide-soignant de nuit)
Dans ce contexte est venu s’ajouter l’odieuse discrimination faite par le Ségur à nos collègues du médico-social de la Fonction Publique Hospitalière (MAS, CSAPA, foyers de l’enfance, …) exclus de la revalorisation de 183 € par mois (CTI).
On assiste ces derniers mois à une hausse alarmante des appels de détresse des professionnels à nos permanences syndicales mais aussi sur la plateforme téléphonique de l’association SPS
Aujourd’hui, l’enjeu est bien de lutter contre l’épuisement professionnel des salariés en poste qui ont accumulé des balances horaires importantes et s’inquiètent du risque de se voir annuler des congés de fin d’année.
La CGT est également très préoccupée du sort fait à la « relève » (les élèves en soins infirmiers) dont la formation a été sacrifiée au printemps, en les utilisant comme renfort aides-soignants dans les EHPAD ou en les affectant directement dans des services COVID. Les rémunérations ont été dérisoires (38 € par semaine pour les 2ème année et 50 € pour les 3ème) Plongés sans matériel et sans bagage suffisant dans le combat contre la COVID, leurs périodes de stage ont non seulement été dénaturées mais bon nombre d’entre eux, jettent aujourd’hui l’éponge. La CGT a bien pris note de l’indemnité exceptionnelle que compte leur verser le Ministre de la Santé s’ils sont appelés comme renfort au cours de cette 2ème vague mais l’argent ne règle pas tout !
Il est aussi primordial d’assurer la plus grande vigilance dans l’organisation des prises en charge en mode dégradé
Les constats de la 1ère vague sont sans appel : des patients ont arrêté de consulter, ont subi des retards considérables voire même des pertes de chance dans le traitement de leurs pathologies.
Nos collègues de psychiatrie ont vécu l’augmentation des files actives, une augmentation des consultations de nouveaux cas en addictologie, des ruptures de soins aux conséquences dramatiques, ….
On apprend aujourd’hui que de nombreuses déprogrammations d’opération sont mises en œuvre pour libérer des lits et du personnel.
La situation est dangereuse d’autant que certaines possibilités de rediriger de la chirurgie vers l’ambulatoire sur les hôpitaux de proximité sont difficilement envisageables (à Lunéville, il ne reste plus que 6 IBODE pour les astreintes / à Toul, le directeur déprogramme aussi, ….)
Dans les EHPAD, plusieurs clusters ont été signalés, certains plus médiatisés que d’autres*, entraînant un renfermement de ces structures avec annulation des visites. Comme lors de la 1ère vague, la CGT souligne l’importance pour nos aînés de pouvoir conserver un lien avec leurs familles et ce pour éviter les syndromes de glissement bien connus.
(* omerta sur des décès au sein de Korian La Saulx à Laxou, des clusters sur Korian le Haut du Bois mais aussi sur St Charles Nancy, …)
Dans les maternités, les contraintes imposées aux parturientes et à leur conjoint interrogent les professionnels placés dans des situations inconfortables. Par exemple, sur Majorelle, il est demandé aux sages-femmes de faire imposer le port du masque lors de l’accouchement. Il aura fallu plusieurs interpellations pour que le 10 novembre, le Ministre de la Santé communique une position officielle selon laquelle il ne s’agit que d’une recommandation et en aucun cas, d’une obligation.
Dans les CHRS, concernant les dispositifs d’hébergement et de mise à l’abri, la période hivernale a débuté avec un manque avéré de places pour confinement des personnes sans-abri. Il manquerait à ce jour 100 places d’hébergement.
La CGT a des propositions et attend désormais qu’un RDV soit fixé rapidement avec les tutelles.
Contact pour l’USD CGT 54
Le secrétaire, Emmanuel FLACHAT
Tél 06-10-70-41-48