Les travaux parlementaires sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2025 devraient enfin débuter. Une loi qui nous concerne tous, puisqu’il s’agit du financement de notre système de protection sociale, et donc de nos hôpitaux !
Que l’on soit usager ou professionnel de santé, depuis de trop nombreuses années, nous ne pouvons que constater que le navire prend l’eau de toute part.
Cet été 2024, en France, une cinquantaine de services d’urgences ont encore été fermés, 1500 postes d’internes en moins sont annoncés et 1000 postes de médecins PADHUE (Praticiens à diplôme hors Union Européenne) sont toujours non attribués.
Les moyens humains et matériels sont insuffisants dans les services, les soignants sont usés, épuisés et perdent inexorablement ce pour quoi ils avaient choisi ces métiers : la flamme, l’envie de prendre soin de l’autre lorsqu’il est plus fragile.
Et on nous annonce maintenant qu’il va falloir encore plus se serrer la ceinture puisqu’à l’heure de faire les comptes, le budget à venir devra faire preuve de davantage d’austérité !?
Il n’y aura pas de miracle, a déclaré Michel BARNIER à l’Hôpital Necker à PARIS … donnant ainsi le ton !
Les propositions les plus indignes commencent même à filtrer pour résorber le déficit de l’Etat : instaurer 2 à 3 jours de carence pour les fonctionnaires, rémunérer les arrêts-maladie des fonctionnaires seulement à 90%, instaurer une 2ème journée de solidarité pour financer les EHPAD, nouvelles menaces pesant sur l’Aide Médicale d’Etat, …
Jusqu’où ira-t-on ? Ce ne sont pas de nouvelles économies dont on a besoin : le système de santé souffre d’un manque de recettes, pas d’un excès de dépenses !
Ce budget appelé à être voté en cette fin d’année est le budget le plus important des finances publiques. Son importance ne tient pas qu’à la taille de son enveloppe, elle tient aussi à ce que ce budget nous apporte à chacun en tant que citoyens.
Pour la CGT, des urgences demeurent non-traitées et c’est bien là le problème, par exemple :
- le manque d’attractivité pour les métiers du soin et du lien, la perte de sens, les démissions, l’épuisement professionnel,…, qui sont toujours trop présents,
- les projets qui permettent de fermer des lits d’hospitalisation dans le secteur public ont le vent en poupe : les hôpitaux publics asphyxiés budgétairement atteignent un niveau record de déficit pendant que les cliniques privées prospèrent …
- la rentabilité qui reste le maitre mot dans la santé : le soignant et le patient ont disparu derrière des tableurs EXCEL, des acronymes ou des concepts scientistes qui ne sont que coquilles vides. Il est temps de rappeler que derrière les chiffres, derrière les budgets, ce sont des humains qui existent … et subissent,
- la question du financement du Ségur pour Tous dans la Branche Associative Sanitaire Sociale et Médico-Sociale n’est toujours pas réglée et des employeurs refusent encore aujourd’hui de verser la revalorisation salariale tant attendue au prétexte d’un manque de financement public.
La CGT exige un budget 2025 qui soit enfin à la hauteur des besoins réels, un budget qui permette l’embauche de professionnels, qui stoppe les fermetures de lits, …
Nous demandons un budget qui permette enfin de répondre aux valeurs premières que nous défendons !
Des recettes supplémentaires peuvent (et doivent) être trouvées au regard des 200 milliards d’euros que nous coûtent chaque année les cadeaux fiscaux octroyés aux grandes entreprises !
La CGT Santé et Action Sociale 54 a adressé un courrier aux députés et sénateurs pour aborder ces enjeux cruciaux et faire remonter les attentes vitales des professionnels et usagers.
Nancy, le 30 septembre 2024