DECLARATION CGT DE LA COMMISSION NATIONALE DE PSYCHIATRIE DES 4 & 5 OCTOBRE 2010 BAYONNE

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Les conditions d’exercices des salariés en psychiatrie
On note une explosion des demandes de disponibilité des agents, les nouvelles recrues repartent rapidement, voire démissionnent à cause des mauvaises conditions de travail. Le manque de personnel soignant ou éducatif oblige les agents à travailler dans des conditions extrêmement dégradées, en sous effectif, entraînant une augmentation des charges de travail. Les augmentations constantes des arrêts maladies, des accidents de travail dans ce secteur d’activité démontrent que la pénibilité de ces métiers a atteint son paroxysme. La flexibilité constante des horaires de travail ainsi que la mobilité dans différents lieux d’exercice favorisent l’usure professionnelle, mais cela a aussi des répercussions sur la vie familiale et sociale des agents. Les rythmes et conditions d’exercices imposés dans les établissements ne respectent pas la réglementation et la législation en matière de temps de travail. Ces méthodes de management attaquent frontalement « l’équipe pluridisciplinaire solidaire » isolant ainsi les agents dans leur pratique au quotidien, les mettant ainsi en difficulté. Ces tentatives de déstructuration des équipes de soins ne favorisent pas la prise en compte de la globalité des besoins des patients qui sont : la prévention, l’hospitalisation et l’accompagnement.
 
La prise en charge et l’offre de soins de la population
La volonté de diminuer mécaniquement la capacité en lits de la psychiatrie publique aboutit – comme nous l’avons toujours dénoncé – à des situations d’engorgement dramatique réduisant la capacité d’accueil de la population. Face à l’urgence,   pour ne pas refuser des patients qui ont besoin de soins, les établissements sont amenés à   réduire la durée de séjour des autres patients ; et si cela ne suffit pas, le recours ponctuel à des « lits mobiles » pour augmenter les possibilités d’accueil dans les services ou unités fleurit. Il y a donc augmentation de la rotation des patients et, en même temps, diminution du taux d’encadrement personnel par patient. Les différentes structures de soins sont aussi dans l’obligation de suivre des patients dont ils n’ont pas la charge habituellement : patients hors secteur géographique, patients mineurs dans des structures d’adultes, patients vieillissants ou chroniques dans des unités non adaptées à ce type de pathologie… En même temps, les alternatives à l’hospitalisation se réduisent, de nombreuses structures extra hospitalières ferment et celles qui restent sont assujetties à de longues listes de patients en attente de rendez vous. A cela, s’ajoute la pression gouvernementale faite aux établissements en matière de dispositions sécuritaires, entraînant des atteintes aux droits et libertés de nos patients. Toutes ces mesures engendrent des situations d’accueils détériorées pour les usagers ayant pour conséquence des conditions de prise en charge à minima, situation inacceptable qui réduit l’accès aux soins.   
La psychiatrie française traverse une crise importante. Il nous parait donc fondamental qu’une loi et des fonds spécifiques lui soient destinés, afin de pouvoir répondre aux attentes des professionnels et des usagers. Cette revendication a été portée par la CGT devant les parlementaires de l’opposition, Verts, PS et Front de gauche qui nous ont reçus ce 4 octobre à l’Assemblée Nationale.
 
La CGT organise les 30 novembre et 1 décembre 2010 à Montreuil
«  Les 13èmes Rencontres de la Psychiatrie »,
journées d’échanges, de débats et de propositions pour contribuer à mettre sur le devant de la scène les questions traitant de la santé mentale et de la psychiatrie dans notre pays.