Casse de la psychiatrie publique La CGT du CPN contre les fossoyeurs du service public

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Par la présente, la CGT du CPN vous informe et vous alerte sur les sombres perspectives de réduction capacitaire de prise en charge sur l'établissement !
 
Après une tentative de passage en force au printemps 2017 pour fermer brutalement le CMP Médreville et l'Unité E (suppression de 15 lits d'hospitalisation), la Direction du CPN armée de son chef du Pôle du Grand Nancy reste toujours dans la dynamique de destruction de l'offre publique mais réfléchit à la méthode pour l'annoncer et la justifier.
Notre action syndicale en partenariat avec la CFDT et FO avait permis que ces choix soient soumis préalablement à une expertise CHSCT pour déterminer les conséquences sur la santé au travail, mais aussi à un audit de l'Agence Régionale de Santé sur les impacts pour la population.
A ce jour, l'expertise n'a pas débuté, car le mandataire pressenti pour la réaliser constate que le projet est vide de contenu. L'ARS est quant à elle revenue sur sa position en ce qui concerne l'audit, offrant ainsi les pleins pouvoirs aux fossoyeurs.
Au final, aucune réflexion en profondeur sur l'offre de soin, ni sur les prises en charges des usagers n'est débattue, aucune préoccupation non plus sur le devenir des agents et encore moins des patients ! Pourtant, la Direction nous annoncera fin novembre 2017 que les fermetures sont actées et que les groupes de travail sont invités à se pencher sur la communication.
Seules des motivations obscures de casse de l’hôpital public dans l'acceptation complice des coupes budgétaires de l'ARS sembleraient préoccuper nos décideurs, ces derniers servant ainsi leurs propres intérêts et leurs perspectives carriéristes.
 
« Un patient peut bien faire 45 min à 1 h de trajet pour se rendre à une consultation !!! »
« Faites-nous confiance, attendez le virage vers l'ambulatoire ! »
 
Bel effet d’annonce quand on sait que les délais d'attente pour une prise en charge en ambulatoire ne cessent de croître de façon exponentielle (3 mois à 1 ans), que les CMP sont saturés et manquent de moyens.
Les conditions de travail et d'hospitalisation sur le CPN ne cessent de se dégrader (surnuméraire, refus d'hospitalisation, augmentation des soins sous contrainte…) Tous les indicateurs sont au rouge !
L’ARS a organisé la mise en liquidation de la psychiatrie publique et du CPN.
Pour la première fois de son histoire, le CPN se retrouve en déficit à hauteur d’1,5 millions d’euros et les perspectives annoncées pour 2018 sont très sombres : nouvelles coupes budgétaires et une annonce de reprise par l’ARS de 8,5 millions d’euros sur les 9 prochaines années !
Cette asphyxie budgétaire signifie le non-financement de 220 postes soignants et quand on sait qu’en psychiatrie, le soin c’est de l’humain …. !
 
La CGT du CPN continue de s'opposer à ces choix politiques irresponsables et destructeurs car elle considère qu'un individu qui souffre psychologiquement est l'égal de l'autre sans distinction sociale, même face à ceux qui prétendent détenir autorité, savoir et pouvoir.
Nos patients sont bien démunis pour exprimer leurs besoins face à ces choix, nous sommes à leur côté pour les informer, les protéger, les défendre et les soutenir afin de sauvegarder leurs droits fondamentaux d’accessibilité aux soins.
Les nouvelles « méthodes de soins » ne remplaceront jamais les nécessaires capacités d’accueil des patients ni le personnel qualifié, indispensable pour les soigner humainement avec bienveillance.
 
La CGT du CPN est opposée au démantèlement du soin et reste à votre écoute pour de plus amples informations ou débats.
Professionnels, élus, associations, usagers (ou représentants des usagers), tous ensemble luttons pour sauvegarder une psychiatrie publique humaniste !