Alerte été 2025, le communiqué de la CGT Santé 54

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Une nouvelle fois, et malheureusement comme chaque été depuis 2021, la CGT tire la sonnette d’alarme devant la situation tendue dans les établissements de santé, du social et du médico-social de Meurthe-et-Moselle. L’été 2025 risque d’être bien compliqué.

Les premiers éléments qui nous remontent sont toujours aussi inquiétants : démissions, manque de personnels pour assurer un service minimum de sécurité, difficultés de recrutement, repos amputés, fermetures de lits, déprogrammations, ….

Ce constat, c’est le nôtre, celui des représentants syndicaux qui côtoyons nos collègues et travaillons au plus proche du terrain.

Cela ne sera très certainement pas celui de nos dirigeants ni de nos tutelles qui opposeront à nos dires que la situation s’améliore année après année, que l’on sait maintenant se réorganiser pendant cette période, gérer les places et les lits, …

Mais pour la CGT, les faits sont têtus : en réalité, cet été à l’hôpital sera encore un moment pénible pour les professionnels en poste, déjà épuisés, et qui devront tenir à bout de bras des services en manque d’effectifs, avec parfois même des repos qu’ils ne pourront poser entièrement et des rappels incessants pour aller dépanner.

Pour les usagers, cette « réorganisation », ce fonctionnement en « mode dégradé », cela signifie concrètement ne pas toujours pouvoir être pris en charge comme cela le devrait … avec du « tri » / « filtrage », des opérations peut-être même reportées, … et au passage une certaine « culpabilisation » des patients priés de « ne pas déranger » … !

C’est INACCEPTABLE pour la CGT !

Le 16 juin, le ministre de la Santé a convié les différents acteurs du système de santé pour « anticiper les tensions de l’offre de soins pendant la période estivale »

La CGT a fait état de ses inquiétudes pour la population et les professionnels et rappelé que la gestion de la pénurie ne permettait ni de maintenir le niveau de soin que la 6ème puissance du monde devrait accorder à sa population, ni de prendre en compte la santé des professionnels du soin comme il se doit.

La CGT a dénoncé la circulaire du 1er Ministre du 23 avril dernier adressée aux ARS pour imposer aux hôpitaux des mesures d’économie drastiques et plus d’efficience (dont « une maîtrise de leur masse salariale », …)

La CGT a réclamé au contraire l’ouverture de négociations sur les moyens à mettre en œuvre pour répondre aux besoins de la population, été comme hiver.

Pour nous, il faut former, embaucher, revaloriser les salaires, travailler sur les conditions de travail, son sens et ses valeurs, … et interdire toute nouvelle fermeture de lits.

Focus dans notre département sur la MCO (médecine-chirurgie-obstétrique) et la psychiatrie :

  • au CHRU de NANCY :

Fin juin 2025, il y avait 65 lits fermés (en neurochirurgie, gériatrie, …) et cet été (début août), 133 lits seront fermés par la Direction faute de personnels, bien évidemment, mais en prétextant comme en 2024 que c’est la meilleure façon possible pour permettre aux soignants de prendre leurs congés d’été !

Il y a encore 115 postes infirmiers et 10 postes aides-soignants vacants !

(Ces chiffres ont été communiqués aux syndicats en vue du CSE du 3 juillet 2025)

Ces derniers mois, les représentants CGT n’auront eu de cesse de faire remonter des besoins urgents de recrutement de personnels (par exemple : chirurgie vasculaire, soins médicalisés réadaptation, hépato-gastro-entérologie : à chaque fois, la Direction du CHRU refusera de prendre en compte les besoins exprimés par les agents de terrain !

  • au CPN :

13 lits sont fermés au moins jusqu’à mi-septembre (dont 7 en psycho-gériatrie) en raison de postes de psychiatres non pourvus. Certaines unités d’hospitalisation commencent déjà à être débordées … par la charge de travail et l’obligation d’accueillir des patients dans leurs services en « surnuméraire »

Il y a encore 28 postes infirmiers et 2 aides-soignants vacants. Nous avons aussi eu connaissance de plusieurs départs de psychiatres (démissions, mutation, …) sans pour le moment de perspectives clairement affichées par l’institution pour leur remplacement.

Des craintes existent aussi concernant les services d’addictologie (avec peut-être une fermeture d’un hôpital de jour les weekends cet été) 

Nous nous associons également dans ce communiqué à la situation que traversent les secteurs des EHPAD, de la protection de l’enfance, du handicap, …, eux-aussi en manque cruel de personnels pour assurer leurs missions dans de bonnes conditions.

Cette liste est non-exhaustive mais elle devrait interpeller : dans quelles conditions la rentrée de septembre 2025 va-t-elle se dérouler, d’autant plus que le gouvernement a déjà annoncé la couleur avec des recherches d’économies très importantes en matière de dépenses publiques. Qu’en sera-t-il pour nos secteurs : quels financements, quels moyens, quelles missions, … ?

Année après année, les personnels sont las d’entendre les beaux discours de nos politiques, puis dépités de voir ensuite que les mesures adoptées sont tellement éloignées de leurs besoins …

Le dernier exemple en date aura été la psychiatrie déclarée grande cause nationale 2025 par le Président de la République et qui se traduit pour le moment par les « mesurettes » énoncées par le Ministre de la Santé, Yannick NEUDER début juin.

En tous cas, la CGT ne manquera pas d’être au rendez-vous et force de propositions, pour peser dans les débats sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2026.

La CGT appelle d’ores et déjà l’ensemble des citoyens à nous rejoindre dans les luttes pour préserver notre modèle social et revendiquer un grand service public de la santé et de l’action sociale, doté des moyens nécessaires aux besoins de prises en charge de la population.

Imposons d’autres choix !